JOUR 2
Appartement de Joy Arden, 72 Aim Street, New York
17h51
- “Joy? Allez, ouvre, ne fais pas ta bourrique!” cria Simon tout en frappant à la porte de l’appartement de son amie pour la énième fois.
Le suisse attendit une seconde, puis une autre et commençait sérieusement à se demander si Joy ne se payait pas sa tête. Après sa dispute violente de la veille au soir avec Largo, aucun membre de l’Intel Unit n’avait de nouvelles d’elle et ce matin-là, au lieu d’arriver au bunker pour commencer sa journée de travail vers neuf heures, comme tous les jours, Joy n’avait pas pointé le bout de son nez. Il l’avait attendue toute la matinée, puis tout l’après-midi, sans résultat.
Cet état de fait inquiétait Simon: il connaissait Joy, et il connaissait son professionnalisme. Ce jour-là, Largo avait plusieurs obligations à l’extérieur et jamais la conscience professionnelle de la jeune femme n’aurait permis qu’elle sèche cette journée de travail où Largo serait “à la merci” de ses ennemis. Quand il en avait parlé à Largo, celui-ci avait haussé les épaules et dit qu’elle devait encore faire la tête pour leur altercation de la veille. Quant à Kerensky, il lui avait simplement dit que Joy était une grande fille.
Mais ça ne suffisait pas à Simon. Lui, il avait un mauvais pressentiment, comme si quelque chose de mauvais s’était passé, comme si tous allaient bientôt être emportés dans une spirale qui allait changer leur vie. Il avait tenté d’appeler Joy à plusieurs reprises, chez elle ou sur son portable, mais elle ne répondait pas. Son portable était même hors service, ce qui lui ressemblait encore moins que tout le reste. De plus, même si elle n’était pas d’accord avec l’idée d’investir cette planque de la Commission Adriatique, elle avait promis d’y participer. Or l’opération avait lieu dans deux jours et le fait qu’elle ne pointe pas le bout de son nez pour y participer était étrange.
En conséquence, dès l’instant où ni Largo, ni Kerensky n’eurent plus besoin de lui, Simon sauta tout de suite dans sa voiture, direction Aim Street, pour voir Joy et lui demander ce qui n’allait pas et pourquoi elle s’était mise en stand-by toute la journée. Mais voilà, Simon était arrivé cinq minutes plus tôt devant sa porte et elle ne répondait toujours pas. Il essaya de se reprendre, de se dire que la veille au soir, elle avait rendez-vous avec une copine et qu’elle avait sûrement fait la fête jusque tard dans la nuit, la poussant à découcher et à mettre de côté son travail, gueule de bois oblige. Il parvint même à se convaincre qu’elle était sans doute partie faire une course et que c’était la raison pour laquelle elle n’était pas chez elle.
Il se répéta en boucle toutes ces raisons dans sa tête et finit par se décider à décoller de devant cette porte fermée pour quitter son immeuble et remonter dans sa voiture. Mais même là, tandis qu’il démarrait son moteur pour rentrer au siège du Groupe W, son instinct lui disait et lui répétait sans cesse que ça n’allait pas. Que son amie avait des ennuis.
Collège Richmond, New York
18h26
Allison jouait nerveusement avec son stylo à bille bleu, le débouchant et le rebouchant sans cesse, depuis près d’une demie-heure. De temps à autres, ses yeux vagabondaient sur son livre de mathématiques, ouvert à la même page depuis le début de sa colle, et dont elle était censée faire les exercices. D’un geste raide et rapide, elle rejeta en arrière ses longs cheveux châtains qui lui bouchaient la vue et les attacha négligemment dans un chignon désordonné.
Ce faisant, elle jeta un petit coup d’œil autour d’elle. Dans le collège régnait un silence de mort, car depuis plus d’une heure et demie déjà la plupart des élèves étaient partis. Seuls demeuraient quelques femmes de ménage, passant le balais silencieusement dans les couloirs, ainsi que les trois élèves en colle de la journée, surveillés par un jeune professeur de biologie, Loreena Keagan.
Allison observa les autres élèves en colle avec elle: Jordie Kensington, un petit rigolo pas très malin, qui n’avait rien trouvé de mieux à faire que de glisser quelques magazines pornos dans le tiroir du bureau de leur austère professeur de géographie, et Philip Basset, une sorte de rebelle, plus âgé d’un an, qui avait été surpris à fumer dans les couloirs de l’établissement. Que faisait-elle là-dedans déjà? Ah oui, au bord de la crise de nerfs, elle avait insulté son prof de dessin un peu plus tôt dans la journée. Elle soupira. N’avait-elle pas suffisamment d’ennuis avec Crystal?
Elle frissonna en repensant à l’horrible scène de la veille. Cette femme qu’elle pensait morte, ses menaces... Allison s’était enfermée dans sa chambre, morte de trouille. Une demie-heure après, elle avait entendu une autre voiture se garer dans l’allée de leur maison. Elle avait perçu d’autres voix que celle de Crystal, dont des voix étrangères, probablement latino-américaines. Elle était presque sûre que ces hommes avaient débarrassé Crystal de ce cadavre. Allison les avait déjà rencontrés, c’étaient eux qui fournissaient sa came à sa belle-mère.
Après leur départ, Allison avait cru qu’elle pourrait souffler et que c’était enfin fini. Mais Crystal, qui devait penser que ses petites menaces n’étaient pas suffisantes pour que l’adolescente se taise sur cet incident, était montée et avait réussi à ouvrir la porte à l’aide d’un double des clés. Il s’était alors passé ce qu’il devait se passer. Allison avait été battue, encore. Et elle avait subi en silence, encore.
- “C’est terminé... retentit la voix douce de Loreena Keagan. Vous pouvez rentrer chez vous.”
Aussitôt, Jordie et Phil ramassèrent en vrac leurs affaires et se ruèrent hors de la salle de cours, profitant de leur “nouvelle liberté”. Naturellement, Allison était beaucoup moins pressée de rentrer chez elle, d’autant plus qu’elle n’avait même pas d’amis chez qui se réfugier. Elle rangea ses affaires lentement, enfila sa veste et passa son sac en bandoulière autour de son cou. Elle salua vaguement de la tête Loreena en s’en allant.
- “Au revoir Mademoiselle Keagan.”
Elle était sur le point de franchir le seuil de la salle de cours quand la petite voix fluette de Loreena la retint.
- “Attend une minute Allison.”
Le cœur d’Allison manqua un battement. Elle hésita, puis se tourna vers son professeur de biologie.
- “Oui mademoiselle?
- Est-ce que tout va bien?”
Allison eut envie de sourire intérieurement. La plupart des professeurs se seraient sentis obligés de le lui demander mais avec Loreena Keagan tout était toujours simple et sincère. Elle était une fine psychologue et avait tout de suite remarqué le comportement étrange de son élève. Toujours prête à s’impliquer, passionnée par son travail, elle lui avait naturellement posé la question.
- “Oui, ça va...” mentit Allison.
Loreena fronça les sourcils. Elle savait que cette gamine lui mentait et elle savait aussi qu’elle allait très mal. Elle n’était pas prête à abandonner la partie si facilement. Elle se leva de son bureau et fit s’asseoir Allison, tout en refermant la porte pour qu’elles aient un peu d’intimité.
- “Dis-moi ce qu’il ne va pas Allison... Tu es vraiment différente... Avant tu étais une jeune fille brillante, dynamique, pleine d’entrain... Tu avais beaucoup d’amis... Que t’es-t-il arrivée?”
Allison soupira. Elle n’avait pas envie de mentir à une femme aussi gentille que Loreena qui avait toujours été là pour elle. Elle se disait qu’elle aurait mérité d’avoir une belle-mère comme elle plutôt que cette sorcière de Crystal.
- “Ca va mademoiselle... articula Allison péniblement. Ca n’a pas été facile après la mort de papa, c’est tout... J’ai besoin d’un peu de temps...
- Oui, je comprends...”
Loreena se tut un instant puis planta ses yeux bleus dans le regard d’Allison.
“Dis-moi Allison? Comment se passe la cohabitation avec ta belle-mère? J’avais cru comprendre avant la mort de ton père que vous ne vous entendiez pas si bien toutes les deux? Ca s’est arrangé?
- Ca va... répondit mécaniquement Allison, le visage fermé.
- Hum...”
Loreena hocha la tête puis désigna son cou à Allison.
- “Tu as une marque rouge sur le cou... Comment est-ce arrivé?”
Allison porta la main à son cou et lança un regard noir à Loreena, sur la défensive.
- “C’est rien... Une rougeur... J’ai la peau fragile.
- Vraiment? On dirait la marque de quelqu’un qui t’a violemment empoignée par la nuque pourtant...
- Je vous dit que c’est une rougeur!” s’emporta violemment Allison.
Loreena faillit sursauter et hocha la tête, se disant qu’elle avait été trop brusque.
- “Bien, je te crois...”
Le professeur et la jeune fille se turent un long moment.
- “Allison... Je t’aime beaucoup tu sais... Je t’ai dans ma classe depuis ton entrée au collège et j’ai aussi été ta baby-sitter quand tu étais une toute petite fille. Je t’ai vue grandir et... Tu es comme une petite sœur pour moi, tu sais?
- Merci mademoiselle....
- Non, je t’en prie... Appelle-moi Loreena. Ecoute-moi... Surtout ne te mets pas en colère pour ce que je vais te dire mais... Je sais que tu t’es fâchée avec tes amis alors... Alors si un jour, pour une raison ou pour une autre, tu n’avais pas envie de dormir chez toi...”
Loreena se tut et griffonna sur un petit bout de papier.
- “Voici mon adresse. N’hésite pas à venir.”
Loreena donna le petit morceau de papier à Allison, qui, perdue, ne sut quoi faire d’autre à part l’accepter. Si elle avait eu un tant soit peu de courage et si elle n’avait pas si peur de Crystal, elle aurait volontiers accepté son invitation et lui aurait tout raconté, tout depuis le début. Mais si Crystal se vengeait sur elle après? Si elle faisait à Loreena la même chose que ce qu’elle avait fait à cette jeune femme dans la voiture? Effrayée à cette idée, Allison se recula violemment d’un pas.
- “Ca ne va pas?” s’inquiéta Loreena.
Allison lança un regard apeuré vers son professeur.
- “Ne parlez jamais à personne de ça...”
Puis, Allison quitta la salle de classe en courant, sans prêter attention aux appels de Loreena qui lui demandait de revenir. Allison courut droit devant elle, sans réfléchir, effarée, hagarde. Elle ne savait plus quoi faire, elle ne savait plus où aller, elle ne savait plus ce qu’elle voulait. Alors elle continua à courir, encore et encore, elle courut jusqu’à ce qu’épuisée, elle trouva un banc, dans un parc, et s’y allongea pour y passer une nuit froide et agitée.
Entrepôt désaffecté, port de New York
Au même moment
Joy émergea lentement, doucement du coton dans lequel elle était plongée depuis la veille au soir. Elle ouvrit les yeux mais ne fut nullement aveuglée car l’endroit où elle se trouvait était plongée dans l’obscurité. Elle se demanda à peine un quart de seconde où elle se trouvait car elle réalisa aussitôt qu’elle ne devinerait jamais: en une fraction de seconde lui revinrent en mémoire les événements de la veille au soir. Cette garce de Crystal Myrtle, celle qu’elle croyait être son amie l’avait droguée. Sûrement pour la conduire ici après. Mais pourquoi? Quel était son but?
Elle secoua la tête, se disant qu’il était inutile de chercher un raison, elle n’en trouverait pas et ça ne l’aiderait pas à s’évader de sa prison. Rapidement, elle analysa la situation en jetant un petit coup d’œil autour d’elle. Elle se trouvait dans une pièce isolée au fond d’un entrepôt. Seule. Elle était assise par terre, les mains liées dans son dos par une paire de menottes. Aussitôt, elle se livra à une séance de gymnastique complexe, réclamant souplesse et dextérité et visant à faire passer ses deux mains liées devant elle en repliant ses jambes contre son torse. Mais habituée à ce type d’exercice, elle y parvint sans problème. Ensuite, elle se mit debout et commença à fureter autour de la pièce, cherchant une sortie. Naturellement, elle n’en trouva pas.
Elle dressa alors l’oreille et perçut des bruits de l’extérieur, un léger vent, le clapotis de l’eau, les coques de bateaux qui s’entrechoquaient et les lourds grincements de Dieu sait quel paquebot amarré probablement face à l’entrepôt. Elle était sur le port. Ce qui signifiait que si elle parvenait à quitter l’entrepôt elle trouverait assez facilement de l’aide à l’extérieur. Elle soupira de satisfaction, se disant qu’elle avançait. Puis elle se concentra et écouta à nouveau attentivement les bruits, mais cette fois-ci émergeant de l’entrepôt. Il n’y avait pas beaucoup d’échos, donc il devait s’agir d’un petit entrepôt. Elle perçut une bribe ou deux de voix, il ne devait pas y avoir grand-monde pour la garder... Deux ou trois hommes peut-être... Elle devait tenter sa chance.
A peine avait-elle pris cette résolution, qu’elle entendit des bruits venant de derrière la pièce où elle était retenue prisonnière. On ouvrait la serrure de la porte. D’après les voix qu’elle percevait, on venait lui apporter un plateau de nourriture, un homme devait se tenir face à l’ouverture tandis qu’un autre à côté ouvrait la porte. Ils étaient sûrement armés, elle devrait faire avec l’effet de surprise pour s’en sortir. Elle attendit, une seconde, puis une autre et se posta le plus silencieusement possible à côté de la porte, en position d’embuscade.
Dans un grincement sec, la porte coulissante retenue par un cadenas fut tirée vers la droite et Joy, dissimulée sur le côté gauche, donna aussitôt un coup de pied dans les genoux de l’homme portant le plateau repas, le faisant basculer en arrière, le plateau l’accompagnant dans un grand fracas. Son acolyte, revolver à la main, allait riposter et viser Joy, quand celle-ci se jeta sur lui, tête baissée, lui donnant un coup de tête violent dans le ventre, lui coupant le souffle. Puis, elle s’écarta et profita de ce qu’il était plié en deux pour lui donner un coup de genou dans la mâchoire ce qui le fit s’écrouler lourdement sur le sol, KO.
L’autre, à terre, tendit la main vers son revolver, qui avait glissé pendant sa chute, mais Joy lui écrasa les doigts et lui donna un coup de pied dans la tête, ce qui l’assomma également. Elle jeta un coup d’œil autour d’elle et constatant qu’il n’y avait personne d’autre ou que ceux-ci n’avaient pas été alertés, elle ramassa un des revolvers de ses geôliers, le tint fermement entre ses deux mains attachées, et se mit à courir comme une folle au sein de l’entrepôt.
Malheureusement, en progressant à l’intérieur de l’entrepôt, elle remarqua que celui-ci était occupé par plusieurs autres gorilles. Comme elle n’avait pas vraiment le choix, elle s’approcha discrètement de deux d’entre eux et les assomma comme elle l’avait fait pour ses deux gardes. A la différence près que cette fois-ci, sa petite bagarre fut remarquée par les autres. Elle se décida alors à se servir de son revolver et tira dans le tas, s’élançant au travers de l’entrepôt pour atteindre la sortie, se disant que si elle restait en position d’embuscade coincée derrière des caisses, elle serait mieux protégée, mais elle se ferait aussi facilement encerclée. Et ils étaient plus nombreux qu’elle. Elle compta alors sur sa chance et courut comme une folle en tirant à doses homéopathiques sur les cibles les plus évidentes. Les balles fusaient autour d’elle, mais heureusement pour elle, les gorilles avaient pour ordre de ne pas la tuer. Elle allait atteindre l’extérieur de l’entrepôt quand elle fut touchée en pleine cuisse par une des balles tirées par les gorilles. Une douleur aiguë parcourut sa chair et la fit atrocement frissonner tandis que le reste de son corps, sonné par le traumatisme de la balle ne répondait plus à ses commandements.
Elle s’écroula sur le sol, lâchant son revolver, et se tenant douloureusement sa cuisse saignant abondamment. Elle grimaça de douleur et se retint de hurler et de gémir tandis qu’un homme, un revolver à la main, probablement celui qui avait tiré, s’approchait doucement d’elle. Il donna un léger coup de pied à son revolver, posé à terre près d’elle, pour l’éloigner de la jeune femme et s’accroupit au-dessus d’elle, un sourire de satisfaction lui barrant le visage.
- “Bonjour mademoiselle Arden...” lui dit-il poliment, d’un accent argentin très prononcé.
Joy leva les yeux vers lui et fronça les sourcils. Elle ne l’avait jamais vu: grand, musclé, plutôt bel homme si on ne lisait pas au fin fond de son regard cet air de perversité et de suffisance inhérent à tous les grands criminels. Ce type-là ne jouait pas du tout dans la même catégorie que Crystal Myrtle et elle se demandait vraiment ce qu’elle venait faire dans cette histoire. L’argentin la pointa du canon de son revolver.
- “Alors? Comme ça vous vouliez nous fausser compagnie?
- Je regrette... articula Joy, la voix tremblante de douleur. Je n’ai pas pour habitude de passer mes nuits et mes journées avec des inconnus.
- Oh? Si ce n’est que ça, je me présente: Felipe Garcia Guttierez. Je suis vraiment ravi de vous rencontrer Mademoiselle Arden. On m’a dit beaucoup de bien de vous...
- Cette faux-jeton de Crystal?
- Elle? Oh non... Je vous parle de véritables admirateurs... De personnes qui suivent votre parcours depuis un certain temps déjà... Des personnes regroupées dans une sorte de Commission...”
Joy lâcha un profond soupir et ferma les yeux.
- “Oh, je savais qu’un jour il m’arriverait un truc de ce genre... rouspéta-t-elle.
- C’est sans doute parce que vous choisissez très mal vos amis... rétorqua-t-il d’un air amusé. Remarquez, c’est une chance que vous soyez accoutumée à fréquenter des milliardaires, parce que là où vous irez vous en rencontrerez plein d’autres...
- Vous allez me présenter à des membres de la Commission? grimaça-t-elle.
- Entre autres choses oui...”
Felipe caressa la joue de Joy avec délicatesse, du bout de son revolver.
- “Vous êtes vraiment une très belle femme, Joy... Je suis sûr qu’ils seront ravis que vous les serviez...
- Jamais je ne ferai partie de la Commission! cria Joy plus pour évacuer sa douleur que par réelle colère.
- Oh mais ce n’est pas du tout ce que nous vous proposons... Nous craignons plus que tout les traîtres... Non, nous vous réservons un rôle plus à la hauteur de votre pouvoir de séduction...”
Dégoûtée par les propos de Felipe, Joy lui cracha à la figure. La réaction de celui-ci ne se fit pas attendre. Il saisit un mouchoir de sa poche, s’essuya et puis il regarda Joy d’un air mauvais.
- “Première règle: ne pas me mettre en colère.”
Puis, il dirigea sa main vers sa cuisse blessée et enfonça ses doigts dans la paie béante de Joy qui hurla de douleur. Felipe éclata de rire puis retira ses doigts qu’il nettoya rapidement. Il claqua des doigts et un de ses gorilles accourut.
- “Allez me cherchez un médecin... Je ne voudrais pas que cette garce nous claque entre les doigts, ça pourrait contrarier Cordoba...”
Le gorille acquiesça et courut aussitôt faire ce qu’on lui avait ordonné. Joy se tordait de douleur, sur le sol, et se mit à crier.
- “Je veux sortir d’ici!”
Felipe se pencha près d’elle et passa sa main dans ses cheveux.
- “Tu ne partiras plus jamais, ma jolie...” lui sussurra-t-il à l’oreille.