UNE RIVIERA POUR JOY
Vingt-troisième partie
Georgy se réveilla en sursaut. Il transpirait. La douleur dans son bras gauche se faisait lancinante. Des coups de feu éclataient tout proche. C'était ce qui l'avait tiré de son inconscience.
Il regarda autour de lui. Le garde s'était effondré après avoir tiré. Le jeune homme gisait sur le dos, les yeux grand ouverts.
Le Russe essuya la sueur sur son visage. Il avait chaud. Il tira son bras sur sa poitrine et entreprit de se lever. Il devait trouver Joy.
Il se pencha sur son ennemi mort et lui ferma les yeux. Il refoula une nausée. Il ramassa ensuite l'arme du garde. Il aurait volontiers vérifié l'état du chargeur, mais son bras l'en empêchait. Quant à son propre pistolet, il gisait quelque part parmi les gravats du couloir. Il pesta et sortit de la pièce.
Il se dirigea vers l'intérieur du bâtiment. Il arriva dans un autre couloir perpendiculaire au premier. La fusillade avait cessé. Il discerna des sanglots.
Il se précipita à gauche sans l'ombre d'une hésitation. Il tenta de courir, mais il avait des difficultés à se maintenir debout. Son bras blessé pesait de plus en plus lourd.
Une voix d'homme vindicative chargée aussi de colère et déception se fit entendre. Elle lui parvenait étouffée par une porte.
Georgy l'ouvrit et monta l'escalier. Une autre porte l'attendait en haut. Il s'appuya contre le mur, en proie à la fièvre. Chaque effort lui coûtait. L'épuisement le gagnait, irrémédiablement.
L'homme continuait de parler. Georgy songea immédiatement que cet individu avait réussi à briser Joy. Cette femme n'était pas faite pour pleurer. Elle n'avait pas de faiblesse. Il fallait le diable en personne pour lui arracher des sanglots. Mais il ne croyait pas au diable. Le malin n'existait pas dans la mythologie communiste. Et il était impossible de le tuer. Or Georgy allait l'abattre, il valait donc mieux qu'il n'existe pas. Il allait l'assassiner, le balayer, l'annihiler pour avoir fait souffrir Joy. Non, le diable n'existait pas.
Le Russe ouvrit brusquement les yeux. Il délirait !
- Reprends-toi, murmura t-il. Tu dois agir.
Il affermit sa prise sur la crosse du pistolet, inspira et ouvrit la porte aussi violemment que ses forces le lui permirent. Sa vue se brouilla au même moment. Il crut discerner un homme dans la cinquantaine au regard perçant et hargneux. Il songea un instant à appuyer sur la gâchette, mais un voile noir tomba sur son esprit.
La détonation laissa Joy sans réaction, au contraire du silence qui suivit. Jim n'avait eu de cesse de lui parler et de la maintenir éveillée durant les dernières vingt-quatre heures. Ce calme soudain l'enivra si brutalement qu'elle faillit perdre connaissance.
Puis elle se rappela du coup de feu. Quelqu'un avait tiré, mais il ne s'était pas manifesté depuis. Elle se contorsionna pour tenter de l'apercevoir. Malheureusement ses liens trop serrés entravaient ses mouvements et la maintenaient plaquée à la chaise.
A défaut, elle se concentra sur son ouïe. Des cavalcades et des coups de feu intermittents faisaient état de l'affrontement qui se poursuivait non loin de là. Plus proche, sur sa droite, elle perçut une respiration faible et saccadée. L'individu qui lui avait sauvé la vie était blessé et très certainement inconscient, à moins qu'il ne jugeât trop risqué de parler et d'attirer l'attention sur lui.
Sur sa gauche, Joy n'entendit rien. Jim se trouvait de ce côté à l'instant de la détonation. La jeune femme retint son souffle. Jim était mort.
Une bouffée de haine monta en elle. Mort. Un rictus apparut sur son visage las. Durant son calvaire, elle n'avait pas souhaité sa fin. C'était étrange, mais vrai. Il était le tortionnaire, elle était la victime. L'un sans l'autre, ils n'existaient pas. Mais tout avait changé. Il était mort. Mort. Mort. Mort. Elle n'avait pas appuyé sur la gâchette, mais cela lui était parfaitement égal. Elle se laissa transporter par une joie malsaine.
Le jour se levait. Les ombres se découpaient de plus en plus nettement tout en raccourcissant. Le soleil traversa la baie éventrée de la fenêtre et frappa la nuque de la jeune femme. Joy sentit confusément la chaleur naturelle la baigner tandis que le vent matinal glaçait la pièce et ses membres.
« La vie est belle », songea-t-elle. Elle ajouta : « Mon ennemi est mort. »
Subitement, l'absence de voix humaines lui pesa. Elle voulut se chamailler avec Largo et plaisanter avec Simon. Elle voulut les serrer contre elle et fêter sa victoire.
L'individu derrière elle émit un râle dans son inconscience. Joy souhaita aussitôt partager son bonheur avec lui (ou elle). Elle résolut de faire sautiller la chaise pour se retourner. Elle se cambra et rua. Mais rien ne bougea. Elle recommença, mais cela fut également sans effet. Elle répéta hargneusement le mouvement jusqu'à s'en trouver épuisée et incapable de tendre ses liens. Elle ragea. Elle devait partager ... partager quoi, au fait ? Cette curée inepte qui la faisait se réjouir d'une mort et dont elle n'était même pas l'auteur ? Joy comprit subitement qu'elle devenait une autre, une étrangère pour ses amis et pour elle-même. Elle pensa alors que Largo désapprouverait, que Georgy ne la considérerait plus comme humaine et que les yeux si expressifs de Simon trahiraient une douleur incommensurable, celle de la perte d'une amie. Simon avait trop souvent vécu cela.
Amitié. Joy sentit sa chaleur bienfaisante l'effleurer et elle eut soudain conscience du gouffre au bord duquel elle se tenait.
« La vie est belle », songea t-elle.
Les ombres commençaient à danser sur les caisses en contrebas. La sienne partait de la chaise, remontait sur le sol vers l'entrepôt, s'arrêtait subitement au pied de la véranda et reprenait absurdement sur le mur en face, à plusieurs mètres du sol. L'abîme entre les deux aurait pu happer ce reflet d'elle-même.
« Jim est mort. »
Il avait fait son travail, ce pour quoi il était payé et qu'il appréciait sans doute. C'était un fieffé salaud. Mais il avait tout simplement exercé son métier. Joy lui pardonna.
Les minutes s'égrenèrent. La lumière matinale s'affirmait. L'air frais se chargea d'humidité et vint mordre la nuque sans défense de la jeune femme. Joy frissonna, accueillant cet inconfort avec bienveillance. En un sens, il lui signifiait qu'elle vivait. D'un autre point de vue, il lui promettait des maux de tête et un rhume carabiné. Elle trouverait bien un moyen de s'en accommoder. Pour cette fois.
L'affrontement continuait, en dehors et à l'intérieur du bâtiment. Des voix éclataient parfois. Elles s'exprimaient dans la langue de Jim. Des coups de feu ponctuaient les ordres jetés. Ils provenaient tantôt de droite, tantôt de gauche, et ne suivaient pas une progression cohérente. Largo et Simon devaient chercher l'entrée de sa geôle tout en se jouant de leurs poursuivants.
L'individu bougea et gémit. Il s'était réveillé. Joy demanda en murmurant :
"Georgy ?"
Il ne répondit pas immédiatement.
"Epargne-moi tes sarcasmes sur la médiocrité des agents de l'Est. Arriver jusqu'ici n'a pas été une sinécure et tu n'aurais pas fait mieux."
La jeune femme lâcha un rire discret.
"Moi aussi, je suis transportée de joie – pardonne le vilain jeu de mots - de te revoir. Comment était le repas dans l'avion ?"
Le Russe se leva avec peine et vint se placer devant elle, le front plissé de perplexité.
"Tu vas bien ?"
Joy prit conscience que cette note d'humour pour le moins déplacée pouvait aussi bien être interprétée comme le premier symptôme d'une irrémédiable folie. Après tout, elle réchappait de l'enfer et elle en avait certainement l'apparence. Elle reprit, en se voulant plus sérieuse :
"Si toi, tu es là, et que Largo et Simon chatouillent les rats dans le reste du château, qui vous couvre à l'extérieur ?
Simon ? Qu'est-ce qu'il fiche là ? Il devrait être en train de se reposer à l'hôpital.
Eh bien ! J'ai eu droit au plus magnifique duo de justiciers de tous les temps. Gandhi s'est jeté fort adroitement dans la gueule du loup et Zorro est arrivé juste à temps pour sauver les derniers cheveux qui ornent son petit crâne.
Zorro ? Sans se presser ? Lâcha Georgi, ahuri.
Tu connais Simon. Au fait, c'est antinomique ce que tu avances là.
Je te demande pardon ?
Simon et repos.
Joy, tu vas bien ?"
La jeune femme fit mine de réfléchir. Elle fut tentée de plaisanter encore. L'expression de Georgy, avec cette pointe d'incrédulité et peut-être même d'affolement, était pour le moins divertissante. Elle résolut de le rassurer :
"Cela pourrait aller mieux. Je t'expliquerai plus tard. Tu me détaches ?"
Georgy se leva et fit le tour de la chaise. Sitôt qu'il fut derrière elle, il laissa la douleur déchirer son visage. Son épaule se fendait d'élancements virulents qu'il avait contenus avec peine pour ne pas inquiéter sa camarade. De plus, il se sentait nauséeux et le sol tanguait, même lorsqu'il se tenait accroupi.
Il tira sur les liens. Il ne pourrait les défaire avec une seule main, pas sans un couteau. Il songea au cadavre qui en possédait peut-être un.
"Qui vous couvre à l'extérieur ? Redemanda Joy.
Penolo, fit Georgy en se levant.
Penny-chou ? Qu'est-ce qu'il fiche ici ?
C'est une longue histoire. Je t'ex...pli..."
Le Russe s'écroula, en proie à un malaise fulgurant. Joy l'appela. Il l'entendit, mais quoiqu'encore conscient, il fut incapable de répondre. Elle l'appela encore, plus fort, au mépris de toute prudence.
"Largo, c'est la voix de Joy !"
En un instant, les deux compères furent auprès de leur amie. Simon portait encore les bandages de l'hôpital et un de ses yeux était à demi fermé. Largo exhibait sur ses vêtements la poussière crasseuse de l'endroit, mais il n'affichait pas la moindre égratignure. La baraka, cela avait du bon !
"Georgy ! Occupez-vous de Georgy ! Qu'est-ce qu'il a ?"
Simon se précipita auprès du Russe et l'examina sommairement.
Dans le même temps, Largo contempla Joy, stupéfait. Elle souriait pour les accueillir malgré la fatigue, et s'inquiétait d'abord pour un compagnon. Elle paraissait avoir traversé les tourments de ces derniers jours comme l'on navigue sur un fleuve calme et enchanteur. Cette sérénité éblouit le jeune homme et il fut soudain pris du désir confus de partager un peu de cette force avec elle. Il s'imagina en train d'effleurer ses lèvres, de glisser sa langue entre les siennes et de goûter à l'arôme étourdissant de cette femme hors du commun.
"Largo ! Détache-moi immédiatement au lieu de rêvasser !
Larg' mon pote, Georgy a une épaule démise et il est fiévreux. C'est anormal. Cela me fait penser à une crise de manque. Il va falloir le soutenir, peut-être même le porter.
Simon, tu penses réellement que Georgy serait assez stupide pour se droguer ? "
Largo intervint alors :
"Il n'a pas dormi depuis son arrivée ici. Mais on en causera plus tard. Ca doit chauffer pour Penolo.
Le milliardaire entreprit alors de détacher la jeune femme pendant que Simon tentait de percher le Russe sur ses deux pieds. Joy voulut se mettre debout toute seule. Malheureusement, ses jambes se dérobèrent sous elle et Largo en fut quitte pour la porter.
Tu ne veux pas qu'on échange ? Lança Simon, à tout hasard.
Même contre le numéro de téléphone de la belle Samantha, c'est hors de question. Et dépêche-toi !
Lâcheur !" geignit faussement Simon.
Arrivés près de l'entrée principale, ils s'étonnèrent du silence relatif. Tout à leurs fardeaux, ils ne s'étaient guère souciés des coups de feu qui provenaient de l'extérieur du bâtiment. La fusillade semblait se dérouler assez loin de la gravière. Il s'arrêtèrent un instant dans la salle de garde dévastée pour faire le point.
Joy sursauta.
"Habouf, murmura-t-elle.
Joy, tout va bien ?"
La jeune femme les rassura d'un geste et ses compagnons s'en contentèrent, au moins pour le moment. Joy avait vécu des instants difficiles. Le jeune homme qui gisait mort avec l'abdomen déchiqueté y avait manifestement occupé une place importante. Plus tard, si elle le désirait, elle le raconterait.
Par ailleurs, ils avaient une autre urgence à gérer. Largo scruta l'étendue déserte.
"Qu'est-ce que ça cache, d'après toi ?
Une arnaque made-in Modrillas. Pen a dû se dire qu'on ne pouvait pas sortir d'ici vivants avec tout ce monde.
D'accord. Il a fait diversion. Mais comment ?
Tu entends les coups de feu ? Il doit avoir chaud aux fesses. Alors on s'en fiche et on se dépêche. Il ne tiendra pas longtemps."
Sans même prendre le temps de répondre, Largo se dirigea vers la sortie. Une question le taraudait pourtant : comment Pen avait-il su que c'était le bon moment ? Mais un autre problème survint alors qu'il s'approchait de la sortie. Il faisait face à un véritable champ de tir et avec Joy sur le dos, conserver son arme à la main n'était pas envisageable. Il se retourna et observa Simon. Le Suisse n'était guère mieux loti. Georgy semblait reprendre ses esprits, mais il n'était cependant pas capable de marcher seul. Il pesait lourdement sur Simon, qui ne pouvait changer d'épaule, et il titubait en quasi-permanence. Simon avait besoin de ses deux mains pour maintenir le bon cap. Il se trouvait aussi désarmé que Largo.
Le jeune milliardaire déglutit péniblement. Ils feraient des cibles faciles. Ils s'engagèrent, la peur au ventre.
Ils traversèrent sans encombre. Ils se reposèrent un instant à l'abri des haies, puis échangèrent leurs fardeaux. Ils atteignirent la voiture assez rapidement.
Joy s'endormit sitôt assise sur le siège arrière du monospace. Simon la borda avec une couverture trouvée dans le coffre, puis attaqua le repas trouvé dans un panier à côté de la couverture.
Largo s'affairait autour de Georgy pour caler son bras blessé. Le Russe avait les yeux ouverts, mais il ne paraissait pas avoir conscience de ce qui l'entourait.
"Mais qu'est-ce que tu as fait pour te mettre dans un état pareil ?" Grommela Largo pour lui-même.
Le milliardaire était très inquiet et un peu en colère. Ce n'était certainement pas son épaule démise qui avait rendu l'ex-agent malade à ce point. Et Simon avait parlé de manque.
"Amphétamines. Le seul moyen", marmonna le Russe laborieusement.
Largo se redressa et fixa l'homme dans les yeux. Georgy lui rendit son regard du mieux qu'il le put. Ses paupières lui pesaient et il semblait en proie à des vertiges.
"Tu veux dire ..."
Le jeune homme peinait à le croire. Il entendit Simon s'approcher. Au loin, les coups de feu résonnaient sensiblement plus fort.
"Tu n'as pas commis une telle folie, Georgy ?" Lâcha le Suisse sur un ton accusateur.
"Tout seul ... jusqu'à ... jusqu'à Penolo ... Joy ... maladie."
Georgy plaqua brusquement la tête en arrière et ferma les yeux. Il s'essaya à un exercice de respiration.
Largo et Simon se remémorèrent la subite gastro-entérite qui avait terrassé leur ami. Le Russe n'avait pas récupéré toutes ses forces au début de cette sombre affaire. Alors il avait triché pour tenir la distance.
"Un instant, Georgy, reprit Largo. Si tu as pris des amphétamines, alors tu n'avais pas besoin de te coucher lorsque Pen est arrivé. Cela signifierait que tu as fait semblant de dormir pendant plus de sept heures ? "
Le Russe marmonna une réponse indistincte et les aventuriers n'en saisirent que deux mots : « Cécile » et « trucidé ». Simon se fendit d'un monumental sourire : l'imperturbable Georgy craignait mademoiselle Thompson. Mais le Suisse arrêta instantanément de sourire lorsqu'il aperçut l'expression grave de Largo.
Georgy avait pris un risque considérable avec sa santé. Il en payait actuellement le prix. Hélas, le hasard, sous les traits capitalistiques de Michel Cardignac, avait ignominieusement réduit ses efforts à néant. Durant toute une nuit, l'ex-agent avait enduré sa propre inutilité, avec l'esprit parfaitement alerte et le corps tendu et prêt à l'action. Durant cette même nuit, Joy avait souffert et il avait été impuissant.
La colère de Cécile paraissait dérisoire en comparaison. Pourtant, Georgy s'inquiétait de sa réaction, à moins qu'il n'eût seulement souhaité épargner un souci supplémentaire à la jeune femme qui les avait assistés de son mieux.
Le milliardaire posa les yeux sur Simon qui observait Georgy et semblait comprendre ce qu'endurait leur ami, et pas seulement dans sa chair. Gêné par le regard importun de Largo, le Suisse s'éloigna de la voiture et porta son attention sur la fusillade.
Largo se concentra alors sur Joy. Sereine et lumineuse, la jeune femme dormait du sommeil du juste. Elle n'était pas complètement hors de danger, mais elle avait confiance et elle avait cédé à la fatigue.
Le milliardaire sentit soudain un regard glisser sur lui. Il croisa les yeux bleu-gris de Georgy et y lut, outre sa détermination habituelle, une absence totale de remords. Le Russe se montrait égal à lui-même.
Les coups de feu se firent brutalement plus clairs. Ils n'étaient plus étouffés par la végétation. Plusieurs hommes couraient sur le chemin et celui de tête hurla :
"Mettez le moteur en route ! Vite !"
Balayant leurs sombres pensées, les deux aventuriers réagirent instantanément à l'injonction de Penolo. Ils claquèrent les portières arrière, bondirent à l'intérieur du véhicule et démarrèrent à la fois le moteur et le monospace dans une splendide gerbe de boue. Quelques mètres plus loin, l'Espagnol se jeta acrobatiquement dans la voiture et l'équipage quitta les lieux sous les tirs nourris de l'ennemi.
Lorsqu'ils furent hors de portée, donc hors de danger, l'aventurier se redressa et s'assit décemment sur un siège. Puis il éclata de rire, comme si leur assaut n'avait été qu'une partie de rigolade ou une mauvaise blague de potache. Il s'arrêta bientôt lorsqu'il se rendit compte que personne ne partageait sa joie.