UNE RIVIERA POUR JOY
Quatorzième partie



Largo décida qu'il détestait les hôpitaux le dimanche. Les familles tirées à quatre épingles l'excédaient. Le fait que Cécile l'ait accompagné, même si, sur le moment, elle était restée dans la voiture, ne faisait rien pour arranger son humeur.
Le hall d'entrée était calme. Deux policiers en uniforme discutaient près d'un ascenseur. Le jeune homme jeta un coup d'oeil à son compagnon. Pen cilla légèrement. Lui aussi trouvait inquiétante la présence des forces de l'ordre.
Ils se dirigèrent vers l'accueil et s'adressèrent à une petite femme plutôt sèche. Son visage impassible traduisait la distance nécessaire pour survivre en ces lieux. Elle y avait passé trop de temps. Ils demandèrent à voir Simon et elle leur répondit, après contrôle, qu'il n'y avait pas d'Ovronnaz dans l'établissement. Ils échangèrent un regard et résolurent de retourner à la voiture demander une explication à une certaine assistante de leur connaissance. Largo ne donnait pas cher de sa carrière dans le Groupe.

Cécile n'était pas restée sagement assise sur la banquette arrière du monospace. L'immobilité n'était pas dans sa nature, la patience non plus d'ailleurs. C'était bien pour ça qu'elle avait contacté tous les médecins de la région, les établissements hospitaliers et les vétérinaires la veille.
C'était un vieux praticien familial qui l'avait contactée. Des gens l'avaient appelé pour s'occuper de Simon qu'ils avaient trouvé devant chez eux tôt le matin même. Le vieux monsieur avait assuré qu'il glisserait un mot à l'accueil de l'hôpital pour prévenir de l'arrivée de la jeune femme. Il avait aussi parlé de policiers.
Cécile aurait bien tout rapporté à Largo, mais il s'était opposé à ce qu'elle les accompagne, Penolo Modrillas et lui, avant même qu'elle n'ait ouvert la bouche. Or Mademoiselle Thompson détestait qu'on la prenne de haut et elle détestait encore plus qu'on lui donne des ordres. John Sullivan était de la vieille école. Il savait demander avec tact. Largo Winch n'était pas aussi ouvert qu'on le lui avait affirmé et Cécile s'en trouvait fort déçue. Elle avait donc décidé de taire ses informations et d'imposer sa présence.
Elle prit un air pressé et se dirigea d'un pas vif vers le service des urgences. Le sac de sport de Simon Ovronnaz jurait avec ses vêtements, mais elle espérait que le décalage lui conférerait le vernis inhérent au lieu.
- Kathy ?
La jeune femme de l'accueil releva la tête, le visage impassible.
- Cécile Thompson, se présenta t-elle. Le docteur Mornieux m'a téléphoné.
L'assistante médicale sourit immédiatement. Oui, le vieux médecin l'avait prévenue.
- Tenez, faites semblant de remplir ce formulaire. Les policiers sont très nerveux. Ils voudraient interdire l'accès à sa chambre, mais le chef de service n'est pas d'accord.
- Alors autant rester discrète, termina Cécile sur une expression complice.
Une minute plus tard, elle grimpait allègrement les escaliers pour rejoindre la chambre de Simon Ovronnaz.







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