UNE RIVIERA POUR JOY
Treizième partie
Penolo arriva sur les coups de sept heures et demi. Georgi lui donna quelques instructions concernant l'ensemble hétéroclite qui envahissait la table de salon. Sommairement, cela consistait à venir le réveiller s'il se passait quoique ce soit. Puis le russe disparut instantanément dans le couloir menant aux chambres.
L'aventurier s'assit. Alors qu'il détaillait précautionneusement l'équipement de pointe avec lequel Simon lui rabattait les oreilles, une jeune femme fit son entrée dans la salle à manger et le salua. Elle était magnifique, mais l'enthousiasme du dragueur s'évapora instantanément. Il s'agissait de la secrétaire qui l'avait refoulé un mois auparavant devant le bureau de Sullivan. Il se souvenait de sa froideur. L'âme damnée du groupe W apparut peu après. Il sourit à Pen et s'excusa de devoir le quitter si vite. Son assistante et lui partaient faire quelques emplettes.
Lorsque John Sullivan eut refermé la porte d'entrée, le silence retomba sur la salle à manger. Pen réalisa alors que les volets étaient encore fermés et entreprit de les ouvrir. Il y avait peu de lumière, mais cela l'aiderait à soutenir l'atmosphère pesante de la maison durant la matinée.
Il craignait la solitude aussi. Avec le russe qui allait dormir comme une brique, il ne risquait pas d'être dérangé dans ses digressions mentales. Entre le deuil de son mariage et la disparition de Joy, Simon et Largo, elles étaient particulièrement sombres en ce moment. Oui, la matinée serait bien solitaire.