Marg Helgenberger

Le Personnage de Catherine Willows.
Bien. Catherine Willows a un passé de danseuse exotique. Je préfère ce terme à celui de strip-teaseuse. C'est plus chic. Aujourd'hui, c'est une grande criminologue très réputée à Las Vegas. C'est ce qui m'a plu dans le scénario. Elle a un sacré parcours! Je veux dire entre ses débuts et maintenant. j'aimerais exploiter ça, c'est à dire son passé, pour explorer la complexité du personnage. J'imagine qu'elle devait être... Ca devait la fasciner et il y avait certainement des policiers parmi ses clients qui lui faisaient des confidences sur leurs enquêtes. Et elle a dû les aider à résoudre des crimes.

Le Vocabulaire Spécifique
J'ai dû apprendre certains mots phonétiquement.

Les religieux nous adorent
J'ai assisté à une vente de charité la semaine dernière pour [...] une association contre la peine de mort. [...] Plusieurs religieuses étaient présentes à la vente, car elles font partie du comité et sont contre la peine de mort. Mon éducation catholique fait que devant une soeur, j'éprouve le besoin de me montrer sous mon meilleur jour... Bref, ces bonnes soeurs sont venues me voir après la vente et m'ont dit: On adore votre série! Un, peu gore parfois, mais on l'adore. Ca m'a rassurée. On n'est pas allé trop loin. On a la bénédiction de l'Eglise Catholique, alors on est tranquille.

Si on peut sucsciter l'intérêt pour la science, c'est une bonne chose.

Pourquoi Las Vegas
Sans vouloir dire du mal de Las vegas, elle dégage un sentiment oprressant qui convient bien au drame. Même si l'action s'y déroule, on ne considère pas Las vegas comme un personnage, si vous me suivez. On n'exploite pas son aspect clinquant ou ses casinos. Ce n'est qu'une ville où se déroule l'action. les habitants de Las vegas adorent la série pour cette raison. Ils estiment qu'on rend un grand service à leur ville. Tout n'est pas axé sur le jeu. Il y a toujours ou il peut y avoir une connotation négative du jeu.

Je met beaucoup de moi dans Catherine, car je joue ce rôle pendant plus de 10 mois par an et maintenant on commence la saison 3. C'est certainement -enfin j'espère- mon intelligence, mon enthousiasme, ma passion, ma force... qui font le rôle de Catherine. Je pense que Catherine est sans doute plus directe que moi. Je ne sais pas si ça vient de mon éducation catholique ou provinciale, mais je le suis un peu moins.

Je suis très touchée quand des jeunes filles viennent me dire: "On adore Catherine Willows, elle est trop forte, elle est futée, elle rentre dedans!".

Nous [aka Grissom & Catherine] sommes très semblables. Nos réflexions se stimulent. Il respecte mes opinions et je respecte les siennes. Il y a beaucoup de sous-entendus entre nous deux. on se comprend sans avoir besoin de parler. Ses responsabilités la conduiront à prendre...
Ce n'est pas que je veuille diriger les Experts, mais j'aimerais bien voir ce que ça fait! Il me faudrait déjà un bureau...

Ca ne me déplairait pas qu'elle rencontre quelqu'un. pas une histoire à l'eau de rose, mais juste une relation suivie avec un policier ou quelqu'un d'autre. Je ne sais pas encore qui...

Vous vous attendiez à l’extraordinaire engouement que suscite « Les Expert » ?
Nous avions tous conscience que le public, en matière d’enquêtes criminelles, avait envie d’autre chose. Ajoutez à cela des personnages et des scénarios à suspense, des effets spéciaux très réussis et vous avez l’explication du succès des « Experts ».

La série a-t-elle changé votre vie ?
« Les Experts » sont devenus ma vie. Je leur consacre 10 mois sur 12. Heureusement : tourner dans la série n°1 de l’audience fait avaler la pilule.

[…]

La question taraude les fans des « Experts » : Catherine Willows, votre personnage, et Gil Grissom vont-ils vivre une belle romance ?
Il n’en est pas question. « Les Experts » repose sur des enquêtes policières très scientifiques dans lesquelles les histoires de cœur n’ont pas leur place. Et puis je me souviens à quel point « Urgences » avait perdu de son intérêt lorsque les histoires d’amour ont pris le pas sur l’action. On ne fera pas la même erreur.

Frank Ragaine

Numéro n°22 février-mars 2004

Après 3 ans sur la série, êtes-vous plus à l’aise avec le vocabulaire ?
C’est écrit phonétiquement dans le scénario, Dieu merci ! Mais j’ai l’impression que nous nous sommes habitués au jargon.

Cette série a un schéma de base très strict, à quel point pouvez-vous vous en détacher ?
J’aime à penser que chacun de nos épisodes est une sorte de mini-film qui pourrait se suffire à lui-même. Evidemment, la série a un style et une apparence qui lui sont propres, les scénarios et les réalisateurs ajoutent leurs petites touches personnelles. Certains épisodes sont plus orientés vers l’humour noir, d’autres traitent de sujets plus sérieux. Il nous reste encore beaucoup de choses à explorer, et comme il y a beaucoup de séries à l’antenne ce moment qui ressemblent à la nôtre, on peut se permettre de prendre plus de risques, d’autant qu’on est la meilleure du lot. Du coup, c’est à nous de mettre la barre toujours plus haut, ce que nous savons mieux faire que quand nous avons commencé.

Les Experts parle essentiellement de procédures judiciaires et scientifiques, alors que la série d’où vous venez, China Beach était, elle, plus centrée sur les intrigues et les personnages. Comment vous êtes-vous adaptée ? Pour notre première saison, nous en étions encore à essayer de deviner à quoi la série devait ressembler parce qu’il faut dire que le pilote était très centré sur les personnages. Nous en avons appris pas mal à propos de leurs vies personnelles, chacun d’entre eux avait droit à son petit lever de rideau personnel. Ensuite, la série a trouvé son rythme de croisière et c’est alors qu’une partie des éléments de l’histoire de mon personnage sont apparus, comme mon passé de danseuse exotique que tout le monde semble énormément apprécier. (Rire)

Préféreriez-vous que l’on oublie tout ça ?
J’aime l’idée que ça amuse les gens. Depuis le moment où j’ai lu la description de mon personnage pour le pilote qui disait : « Catherine Willows : CSI-3, mère célibataire, ancienne strip-teaseuse » , je me suis dit qu’il y avait plein de matière à traiter. Je me suis imaginé quel cheminement elle avait dû suivre pour faire cette carrière. J’ai essayé de ressentir quel genre de personne elle était devenue, j’ai voulu définir ce qui l’a motivée, tout ça a été très amusant. Donc, j’accepte totalement mon passé ! (Rire)

Dans les épisodes à venir, y a-t-il quelque chose qui vous a paru plus difficile que le reste ?

Il y en un où, en 90 épiques minutes, il se produit une inondation éclair à Las Vegas, ce qui, apparemment, arrive assez souvent. Une voiture se retrouve dans un ravin et il faut que je risque ma vie pour sauver la personne qui est dedans, qui est quelqu’un de cher. [Note de K’ren : Il s’agit de Lindsay dans Dangereuses liaisons (Lady Heather’s Box) 3.15] Bien sûr, ça se passera de nuit, sous le déluge des machines à pluie, l’eau va être glacée et je vais être complètement submergée. Je crois que ça va être ça, mon plus grand défi dans cette série, parce que j’ai horreur de l’eau froide.

Une fois, nous nous sommes retrouvés dans cette gigantesque décharge d’ordures, une vraie, et il nous a fallu creuser là-dedans. [Note de K’ren : A vue d’œil (Got Murder ?) 3.12]
Ca et les petites bestioles, genre cafards, je peux supporter, mais vraiment, l’eau froide, je n’aime pas ! (Rire) .

Beaucoup de fictions écrites par des fans sur Internet racontent que Catherine et Warrick ont une relation cachée ou sont amoureux sans oser se l’avouer… Est-ce un élément narratif dont vous jouez au cours de vos scènes ?
Nous en jouons jusqu’à un certain point. Ces deux personnages se comprennent très bien, à tel point que les choses n’ont pas toujours besoin d’être dites entre eux. Ils ont un lien particulier, ils ont été plus confrontés aux dures réalités que les autres. Et puis, disons-le, Gary est un homme très séduisant ! (Rire)
Pourquoi ne flirterais-je pas un peu avec lui, après tout ? D’une façon professionnelle, évidemment. Enfin, la chose à retenir, c’est qu’il y a entre eux un grand respect mutuel mais aussi une certaine attirance.

La série a été nommée aux Emmy Awards, mais n’a pas gagné grand-chose. Pensez-vous que c’est dû au manque de respect de la part de la profession ou à la construction même de la série ?
Je crois effectivement que notre série est confrontée à certains a priori. D’abord, parce que ça marche très bien, ce qui agace. Et puis, comme la série est très stylisée et technique, c’est le côté visuel qui ressort d’abord, ce qui ne joue pas en notre faveur… Cela dit, on n’obtient pas non plus de récompenses techniques, ce qui m’abasourdit parce que Les Experts est probablement la série la plus étonnante du point de vue visuel en ce moment.

Kenneth Hubbard

Dans Les Experts, certaines scènes de reconstitution sont très choquantes. Difficile à vivre ?
C'est vrai que nous sommes confrontés à des faits divers particulièrement tristes. Je fais en sorte de garder du recul, mais j'avoue que certaines histoires sont forcément éprouvante du point de vue émotionnel.

Lesquelles en particulier?
Notamment celles qui évoquent des enfants et touchent à leur innocence.

Le décor est planté à Las Vegas. Vous aimez cette ville?
Elle est parfaite pour un série telle que Les Experts. C'est un paradis pour les enfants et les joueurs, mais pas pour moi.

[...]

Après Les Experts, il y a dorénavant Les Experts à Miami et depuis peu Les Experts à New York. Cela vous rend jalouse?
Il y a de la place pour tout le monde. Au départ, j'avais un petit peu d'appréhension mais chaque série a un style vraiment défini par la ville où elle se situe. New York, Las Vegas, Miami... elles n'ont rien à voir entre elles. Et nous somes toujours numéro 1 de l'audience: je ne vais donc pas me plaindre.

Tic ou Toc?
"Depuis que je joue dans la série, je fais attention de toucher le moins d'objets possibles. Tellement j'ai pris l'habitude de porter des gants lorsque j'interprète Catherine Willows. Je me lave les mains beaucoup plus souvent qu'auparavant. Je ne suis pas obsédée à ce sujet mais... presque!"

Frank Ragaine