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Une fois au Louvre, et après avoir fait une queue de quatre heures pour
entrer, la troupe des Doudou’s Angels se rendit dans la section Égypte Ancienne
afin de trouver le Professeur Fouras. Ils tombèrent sur son assistant, Samuel, un
post adolescent boutonneux dont la voix muait encore (à 34 ans !
! ! ! ! ! ) .
“ C’est pour quoi ? demanda-t-il.
- Nous voudrions voir le Professeur Fouras, pour une énigme. ” fit Lucie.
Samuel soupira.
“ Ici, c’est pas le Père Fouras de Fort Boyard, madame, c’est le Professeur Fouras, son arrière petite nièce.
- On sait, c’est elle qu’on veut voir ... ” poursuivit Lucie.
Puis elle s’arrêta net.
“ Comment ça Madame ? C’est mademoiselle ! ! ! ! ! ! ! ! !
- Ah bon ? Vous êtes pas encore mariée à votre âge ?
- A mon âge ?
- Oui, vous avez bien dans les 55 ans, non ? ”
Lucie, outrée qu’on l’ait prise pour une femme assez âgée pour être sa mère, se mit à grogner, les yeux révulsés par la rage.
“ Laissez-le moi, je vais le tuer ! ! ! ”
Lilou et Simon la retinrent par les épaules alors qu’elle voulait se jeter sur Samuel pour l’étriper. Ce dernier haussa les épaules.
“ Venez, je vous emmène au bureau du Professeur Fouras. ”
Lili fouilla dans une trousse de secours pour injecter un calmant à Lucie (c’est souvent comme ça
avec elle ... ) et celle-ci cessa de se débattre pour arborer un large sourire d’une béatitude totale.
“ Oh ... Y sont bô les tits zoiseaux ... articula-t-elle en riant bêtement.
- Je la préférais quand elle voulait tuer tout le monde ... ” retentit une voix derrière eux.
Tous se retournèrent et reconnurent Francis Lalanne.
“ Qu’est-ce que tu fous là toi ? demanda Lilou.
- J’vous ai suivi. A Washington, personne ne m’aime.
- Ouais ben nous non plus, on t’aime pas ! ” gronda Lilou.
Schboing ! (au cas où vous n’auriez pas reconnu ce superbe bruitage testé et sponsorisé par les
chercheurs du CNRS, c’était un coup de pelle.)
Schriiiiiiiii ... (ça c’est le bruit des cuissardes qui glissent sur le sol.)
Baboum. (ça c’est Francis qui tombe par terre, inconscient.)
Bon, une fois débarrassés du chanteur, les amis se dirigèrent vers le bureau du Professeur Fouras. Samuel entra en premier, suivi des autres.
“ Y a personne ici ! s’exclama Lili.
- Hi hi hi hi ... ricana Lucie, toujours sous l’effet des calmants. Tu sais que t’es beau mon roudoudou ! ! ! !
- Oui, je sais ... s’amusa Simon. Toi aussi, t’es belle !
- Waouhhhhhhhhhhhhhhhhh ! ” s’écria Lucie toute contente qui plaqua Simon contre le mur pour lui rouler une pelle.
Lili et Lilou observèrent ce spectacle en boudant.
“ Pffff ... Dégoûtant ...
- C’est pas parce qu’elle en a la garde qu’elle doit le violer sur place ! protesta Lili.
- D’ailleurs dans trois minutes, ce sera mon tour ... fit Lilou en regardant sa montre.
- Hm ... Hmmaidez-hmmmoi ... tenta de s’exprimer Simon sous les assauts sauvages de Lucie. Hm j’étouffe ! Mmmmm ...
- Encore trois minutes, Doudou, et j’arrive ! le rassura Lilou.
- Bon, elle est où le Professeur Fouras ? demanda Bobsleigh.
- Là ! ”
Samuel pointa du doigt un sarcophage et frappa deux coups.
“ Professeur ! C’est Samuel. Vous avez de la visite. Je peux ouvrir ? ”
Deux nouveaux coups retentirent.
“ Elle veut bien. ” expliqua Samuel avant d’aller chercher un pied de biche pour ouvrir le sarcophage.
Tous se réunirent autour de l’imposante babiole égyptienne et attendirent que Samuel l’ouvre. Ils y découvrirent le Professeur Fouras, recroquevillée à l’intérieur, qui relisait des notes à l’aide d’une lampe torche. Lili poussa un cri aigu en reconnaissant le Professeur Fouras.
“ Mon Dieu ! Belphégor ! ! ! ! ! ! Alors c’est toi le Professeur Fouras ? ”
Belph leva les yeux vers Lili.
“ Vi, vi ... C’est moi. Ca va tout le monde ?
- Ben oui ... marmonna Lilou. Mais on croyait que t’étais en licence d’anglais ?
- Et alors ? C’est une fic oui ou non ?
- Et qu’est-ce que tu foutais dans le sarcophage ? s’enquit Bobsleigh.
- Samuel m’y a enfermée.
- Pour que tu t’immerges dans la culture égyptienne ? tenta de comprendre Lili.
- Non, pour déconner. ”
Une petite sonnerie retentit à la montre de Lilou. Un sourire éclaira son visage.
“ Trois minutes écoulées. C’est mon tour ! ”
Elle tira Lucie par le bras, pour qu’elle lâche Doudou, qui était devenue tout violet, le pauvre, il n’arrivait plus à respirer...
“ Mais euh ... Roudoudou ... marmonna Lucie encore un peu dans les vapes.
- Regarde Lucie, tu vois les papillons au plafond ? dit Lilou en la prenant pour une demeurée.
- Vi, vi, vi ! ! fit Lucie en hochant la tête violemment.
- Ben attrape-les, ce sera un bô cadeau pour Doudou !
- Vi, vi, vi ! ! ”
Lucie monta alors sur le bureau de Belphégor/Fouras et se mit à sauter à pieds joints pour attraper des papillons imaginaires au plafond.
“ Waw ... siffla Bob. T’es sûre qu’il n’y avait pas de LSD dans tes calmants ?
- On ne sait jamais avec Lucie in the Sky with Doudou ... soupira Lili. Tout peut arriver ... ”
De son côté, Lilou s’assurait que Simon allait bien.
“ Alors ? Ca va mieux ? sourit-elle.
- Humpf ... Oui ... Je ... Reprends ... Mon souffle ... articula-t-il.
- Oh, s’il y a que ça pour te faire plaisir, j’veux bien te faire du bouche à bouche ! ”
Simon eut à peine le temps de protester que Lilou le plaquait sur le sol et je vous laisse imaginer la suite ...
“ Bon, Belph, on a besoin de ton aide ! reprit Lili.
- D’accord. ”
Belph quitta son sarcophage, un script à la main.
“ Qu’est-ce que c’est ? demanda Bobsleigh.
- Ma fic Millie Jolie. Je l’avance dès que je peux, où que je peux, en cours, à la cafèt’, dans le bus, dans les sarcophages aussi ...
- Bon, en tant que fantôme du Louvre, tu dois t’y connaître en malédiction, non ? demanda Lili.
- L’Intel Unit a disparu, c’est ça ?
- Comment tu le sais ?
- Grâce à ce manuscrit que j’ai reçu il n’y a pas longtemps ! ” annonça Belph en brandissant un pile de papiers.
Lili fronça les sourcils et l’examina.
“ Bah ... C’est la fic d’Angelene ! marmonna Lili. Pas étonnant que tu saches ce qu’il s’est passé au début !
- Oui, mais ce manuscrit n’est pas une simple fic absurde écrite par une étudiante en droit qui a pété une durite ! reprit Belph en agitant les feuilles de papiers sous le nez de Lili.
- YIPPIIIIIIIIIII ! ! ! ” les interrompit Lucie.
Elle venait d’attraper un papillon invisible.
“ Regardez ... Il est tout bô ... Il est tout bleu ... ”
Lili et Belph regardèrent Lucie d’un air vide puis préférèrent tracer, tout en lâchant un profond soupir.
“ Donc je disais, poursuivit Belph, quand tu traduis une ligne sur trois de la fic en sumérien et une ligne sur deux en sanskri, tu découvres un Code secret qui délivre un message prophétique.
- Ah bon ? Dingue ça.
- YIPPPPIIIIIIIIIIIII ! Un rose ! cria Lucie.
- Oui, et ce message dit qu’il y a une conspiration de la Commission Adriatique pour faire disparaître l’Intel Unit.
- Sympa ton prophète, mais on s’en doutait déjà ! cria Lilou, qui laissait Simon respirer dix secondes avant de se remettre à la tâche.
- Le manuscrit dit aussi que si on ne les retrouve pas avant l’avènement de quarante-huit heures, ils seront perdus à tout jamais.
- Oh ... C’est rosse ça ... admit Bobsleigh.
- Oui, mais en même temps, tant qu’on garde notre Doudou ... fit Lili.
- C’est pas une raison ! Il faut sauver les autres ! s’écria Belph.
- T’as raison. Ton manuscrit, il dit un truc pour nous aider à les retrouver ? ”
Samuel mit une cassette de musique d’ambiance bizarre genre Dead Can Dance ou Loreena McKennit et Belph monta sur une estrade pour faire plus mystérieuse.
“ Le manuscrit des Temps Anciens dit : maintenant pars, marche vers la porte, tourne les talons, car tu n’es plus le bienvenu ... j’ai encore toute ma vie à vivre ... j’ai encore tout mon amour à donner ... je survivrai ... je survivrai ... ”
Lili eut un regard vide.
“ Ca veut rien dire ces conneries ! ” éclata-t-elle.
Belph haussa les épaules.
“ Tu t’attendais à quoi de la part du Fantôme du Louvre et de l’arrière petite nièce du Professeur Fouras ?
- Mouais ... J’ai comme l’impression que tu te fous un peu de notre gueule Belph ! Tu t’es contentée de traduire le refrain de “ I will survive ” de Gloria Gaynor.
- J’ai besoin de revoir ma traduction, je te l’accorde ... répondit Belph d’une mauvaise foi évidente. Mais je travaille mieux l’estomac rempli.
- Ca va, j’ai compris ! gronda Lili. Je vais te chercher ta bouffe ... Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire ... ”
Lili jeta un coup d’œil circulaire vers ses amis : Lilou qui étouffait Simon, Lucie qui scrutait la plafond, filet à la main, Bobsleigh qui draguait Samuel et Belph qui retournait dans son sarcophage pour bosser sa traduction.
“ Bon ... Apparemment vous avez pas besoin de moi ... Alors je vous laisse ... ”