Les Doudou’s Angels, accompagnées de Simon et de Bobsleigh, se ruèrent hors de leur taxi et admirèrent un instant
l’imposante stature du siège du FBI, à Washington.
“ C’est bô ... ” siffla Lili.
Lilou haussa les épaules.
“ Pffff ... C’est rien qu’un gros bâtiment blanc tout moche ... On y va ! ”
La petite troupe s’engagea dans l’immeuble, tâchant d’éviter les regards soupçonneux des agents du FBI braqués sur
eux : il fallait dire qu’un Bobsleigh vêtu d’un trois pièces rose qui collait à Simon dont la chemise verte col pelle à
tarte était déchirée de toute part suite à un égarement passager de Lili pendant le voyage en jet, plus les trois sœurs
démoniaques pourvues d’un brushing seventies volumineux (on n’est pas des Doudou’s Angels pour rien) , ça avait peu de chances de passer inaperçu ...
Après un numéro de charme plus ou moins convaincant de Lucie pour que le garde à l’entrée de l’immeuble les laisse passer, Simon s’était décidé à soudoyer le bonhomme pour obtenir un passe-droit. Bizarrement, le billet de 20$ eut plus d’effet sur le garde que le sourire ravageur de Lucie. C’est étrange ...
Tandis que Lili prenait Lucie par les épaules pour tenter de la rassurer sur son pouvoir de séduction, Lilou prenait la tête du cortège, direction les sous-sols, pour dénicher le bureau des affaires non classées. Tout en longeant les couloirs, les cinq amis rencontrèrent une faune assez pittoresque se presser tout autour d’eux: danseurs, jongleurs, artistes de cirque, ingénieurs du son ... Un vrai boxon.
Et c’est là qu’elle apparut. Ô Suprême vision d’horreur, l’incarnation personnifiée du mal dans l’expression artistique : GLORIA LASSO ! Oui, Gloria Lasso, dans une robe de diva, ses cheveux d’une rousseur flamboyante, un micro à la main, prête à ...
A quoi ?
Non, non ... Je ne peux pas le dire. Trop horrible.
Allez, Angelene, te fais pas prier ...
Bon d’accord ... Vous l’aurez voulu : prête A CHANTER ! ! ! ! ! ! !
Bobsleigh poussa un hurlement et Simon, navré, le serra dans ses bras pour le consoler.
“ Allez mon p’ti, pleure pas, va ! ...
- Bouhhhhhhhhhhh ... répondit tout juste Bob.
- Qu’est-ce qu’il lui prend ? demanda Lucie.
- C’est Gloria Lasso ... expliqua Simon tristement. Quand il était petit, son grand frère Gontrand lui a raconté que Gloria avait assassiné Dalida. Gros traumatisme. Il en a fait des cauchemars jusqu’à ses 23 ans.
- C’est horrible ... le plaignit Lili.
- Ben t’as entendu Gloria ? fit Lilou. Tu lui fais peur, barre-toi !
- Mais ... Jé souis oune artiste et ... ”
Lilou lui lança un regard noir, mais comme Gloria n’était toujours pas très coopérative, elle se décida à sortir sa pelle en kit de sous sa veste en cuir, la monta, et trente secondes plus tard, elle donnait un gros coup de pelle derrière le crâne de Gloria.
“ Voilà. Elle ne fera plus peur à personne. On avance les gars ! ” décida-t-elle en rangeant sa pelle.
Les autres haussèrent les épaules et enjambèrent Gloria, dans les vapes, pour se diriger vers l
e bureau de Skeullie et Meuldeure. Dans leur périple, à leur grande surprise, ils croisèrent diverses ex stars du music-hall ringardes qui faisaient leurs gammes: Demis Roussos, Manitas de la Platas, Jean Shoultès, Larusso (mais si, rappelez-vous, celle qui gueulait “ tu m’ouuuuuuuuuuublieeeeeeeeeraaaaaaaaaas ... ”), tous ayant causé des dommages plus ou moins irrémédiables à leur vision sur Bobsleigh qui pleurait toutes les larmes de son corps, traumatisé, l’attention du Doudou n’y faisant rien pour le consoler.
Une fois devant le bureau de Scully et Mulder, la troupe poussa un soupir de soulagement et Bob sécha les larmes inondant ses grosses joues avec un drap. Sans prendre la peine de frapper, Lucie débarqua dans le Bureau des agents Scully et Mulder, et les surprit en flagrant délit de VOL DE DOSSIERS ! ! ! ! !
“ Ah ah ! cria Lucie. Vous êtes faits ! Voleurs ! ”
Mulder haussa les épaules.
“ Ils sont à nous ces dossiers, on le droit de les emmener, Machouchi de Kermesse ! ”
Scully donna un coup de coude à son partenaire.
“ Mulder, t’es pas breton, t’es pas censé parler comme ça !
- Je t’emmerde Scully. ”
La jeune femme éclata en sanglots et Bobsleigh lui tendit gentiment son drap pour partager.
“ Je nous présente, commença Lucie. Nous sommes les ...
- Oui, oui, je sais ... la coupa Mulder. On connaît. Angelene m’a prévenu de votre arrivée : le truc de l’Intel Unit qui a disparu ... On a fait des recherches. Pas d’aliens, pas de conspirations, ce n’est pas de notre compétence. ”
A ce moment, un chanteur aux longues cuissardes et aux longs cheveux débarqua dans le bureau.
“ Excusez-moi, mais on fait comment pour installer la sono ? ” demanda-t-il.
Il eut à peine le temps de terminer sa phrase que Lilou, reconnaissant Francis Lalanne, sa cible préférée, se jeta sur lui, pelle à la main, en criant “ A L’ATTAQUEEEEEEEEEEEE ! ! ! ! ! ! ”. Heureusement pour Francis, Simon s’interposa et empêcha Lilou de lui asséner un violent coup de pelle.
“ Oh là Gringa ! On se calme !
- Mais, c’est ma cible ! protesta Lilou.
- Non, c’est un être humain ... répondit Simon. Regarde-le, il n’est pas en carton ! ”
Lilou haussa les épaules et rangea sa pelle, toisant tout de même Francis d’un air méfiant, des fois qu’il serait pas un vrai être humain mais une cible en carton. Francis, de son côté, semblait bouleversé, et pointait notre sympathique folle furieuse du doigt.
“ Vous ... Vous les ronds de cuir, c’est vous qui m’avez empêché de monter mon opéra !
- Et c’est vous qui avez porté malheur à l’équipe de France en Corée ! rétorqua Lucie.
- Alleeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeez leeeeeeeeeeeeeeeeeees bleuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuus ... ” chanta soudain Francis, inspiré par l’évocation de la bande à Zizou.
Scully, fatiguée par ce tapage, emprunta la pelle de Lilou, et fit taire Francis en l’assommant d’un bon gros coup dans le dos. Lilou désigna Scully d’un air triomphant.
“ Ah ah ! Je vous l’avais dit qu’il fallait le rétamer façon pelle, le Francis !
- Au fait, que faisait-il ici lui ? Et tous les autres chanteurs ? ” demanda Lili.
Mulder fit une grimace désabusée.
“ X Files c’est fini. On vide les locaux, Scully et moi ... Du coup le FBI loue nos bureaux à des chanteurs pour faire des concerts. Il paraît que c’est pour combler les trous dans le budget de nos notes de frais des dix dernières années ...
- Mais Francis Lalanne est ringard !
- On fait pas la programmation nous ... répondit Mulder.
- Oui, et pis c’est un bureau, ici, pas le Albert Hall ... Vous vous attendiez à qui ? John Lennon ?
- Lennon est mort Scully.
- Je sais ! aboya Dana.
- Crie pas comme ça voyons ! protesta Mulder.
- Je crie si je veux, d’abord ! ! ! Y en a marre, ça fait dix ans que tu me prends pour une débile ! ! ! ! ! ! ”
Du coup Scully, furax, donna un coup de pelle à Mulder, qui s’écroula lourdement sur le sol, entraînant avec lui sa pile de magazines pornos. Satisfaite, Scully eut un large sourire.
“ Des années que ça me démangeait ... Ca fait du bien ... Tenez ... dit-elle à Lilou en lui rendant sa pelle.
- Merci, m’dame ! sourit Lilou, toute contente de retrouver son instrument de barbarie, une version moderne du gros gourdin.
- Bon, c’est bien beau tout ça, grogna Simon, mais moi j’aimerais retrouver mes amis et découvrir ce qui s’est passé au Groupe W pour que tout le monde disparaisse mystérieusement !
- Ca ressemble à une sorte de malédiction ... réfléchit Scully. Vous devriez demander conseil à un expert en la matière.
- Vous en connaissez ?
- Oui, le professeur Fouras.
- Comme le père Fouras de Fort Boyard ? s’amusa Lili.
- Oui, c’est son arrière petite nièce, elle travaille au Louvre à Paris (oui, je sais, le Louvre, ça peut
pas être à Calcutta ... ) . Je suis sûre qu’elle aura des réponses à vous apporter.
- Merci bien agent Scully ... lui sourit Simon d’un air de séducteur en lui baisant la main. Mais peut-être puis-je vous appeler Dana, douce créature ?
- Hi hi hi ... ” rit bêtement Scully en rougissant.
Rouge fut également la couleur qui prit Lili en voyant Simon draguer outrageusement une autre devant elle.
“ Hé ? Ho ? Simon, je te signale que tu es MON Doudou ! ! ! !
- Faux ! sourit tranquillement Lucie. C’est le mien !
- Ah non non non ... dit sérieusement Lili. J’ai la garde de Simon.
- Tu avais la garde de Simon, rectifia Lucie. Ton quart de huit heures vient de s’écouler depuis exactement sept secondes. Le Doudou est à moi, maintenant ! ”
Lili bouda.
“ Pas juste ... ” grommela-t-elle.
Lili retira son collier bleu à Simon et Lucie prit sa place, en l’attachant avec un collier vert.
“ Voilà .... A nous deux maintenant ... On peut partir pour Paris.
- Paris ? répéta Francis Lalanne en reprenant conscience. Vous pouvez me déposer ? Je me sens pas bien, faut que j’annule mon concert ...
- Lilou ? demanda Lucie. Tu t’en charges ?
- Ok. ”
Lilou brandit sa pelle et ... Bon trêve de violence, vous avez dû deviner que Francis s’en est à nouveau pris plein la gueule ... Jetons un voile pudique sur cette scène et retrouvons nos héros à Paris dans une prochaine partie, vous voulez bien ?